Les coûts de production (4)

Publié le par Bat.Assistant

4. LES COÛTS A COURT TERME ET A LONG TERME

La répartition des coûts entre fixes et variables est souvent fonction de l'horizon temporel considéré. Prenez le cas d'un constructeur automobile, comme FIAT par exemple. En l'espace de quelques mois, il ne peut ajuster la taille ni le nombre de ses usines. Sa seule possibilité d'accroître sa production de véhicules est d'embaucher davantage de travailleurs dans les usines existantes. Le coût de ces usines est donc un coût fixe à court terme. En revanche sur plusieurs années, FIAT peut agrandir ses usines, en construire de nouvelles, et fermer des installations obsolètes. Le coût des usines est alors un coût variable à long terme.

Comme les coûts sont souvent fixes à court terme et variables à long terme, les courbes de coûts à long terme sont différentes des courbes de coûts à court terme. La figure.7 nous en donne un exemple. Elle présente 5 courbes de coût total moyen pour 5 usines de tailles variables, la première est la plus petite et la cinquième a la plus grande taille. La figure.7 donne aussi la courbe de coût total moyen de long terme. Quand l'entreprise se déplace le long de la courbe de long terme, elle adapte la taille de l'usine à la quantité de production.

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FIG.7. Le coût total moyen à court et à long termes. Parce que les coûts fixes sont variables à long terme, la courbe de coût total moyen de court terme diffère de la courbe de coût total moyen de long terme. La courbe de CTM à long termes est la courbe enveloppe des courbe de CTM à court terme pour des usines de différentes tailles. Sur le graphique : la taille optimale de long terme est celle de l’usine de taille 3.

Ce graphique montre la relation entre les coûts à court et à long termes. La courbe de long terme est beaucoup plus plate que les courbes de court terme (toutes en forme de U). Cela s'explique par la plus grande souplesse dont les entreprises font preuve à long terme. Si cette usine FIAT veut augmenter sa production de 500 à 600 voitures par jour, elle ne peut rien faire d'autre à court terme qu'embaucher davantage d'ouvriers. Du fait du produit marginal décroissant, le coût moyen passe de 1 000 à 1 200 € par véhicule. À long terme en revanche, FIAT peut accroître à la fois la taille de l'usine et le personnel, et maintenir le coût moyen au niveau de 1 000 €.

Même si la courbe de long terme est moins raide que les courbes de court terme, elle est toujours en forme de U. Si le coût total moyen de long terme diminue quand la production augmente, on parle d'économies d'échelle ou rendements d'échelle croissants (souvent, on dit qu’il y a rendements d'échelle). S'il augmente en même temps que la production, on parle de rendements d'échelle décroissants. S'il reste constant malgré l'augmentation de la production, on parle de rendements d'échelle constants. Dans cet exemple, FIAT connaît des rendements d'échelle croissants pour de faibles niveaux de production, des rendements d'échelle constants pour une production intermédiaire et des rendements d'échelle décroissants pour un palier supérieur de production.

Les économies d'échelle sont peut-être dues au fait que les chaînes de montage modernes nécessitent un grand nombre de travailleurs, chacun spécialisé sur une tâche particulière. Si la production est trop faible, FIAT ne peut pas tirer profit de cette organisation et le coût total moyen serait supérieur. Le désavantage induit par l’augmentation de l'échelle peut s'expliquer par la difficulté qu'il y a à gérer des organisations industrielles de taille importante. Plus la dimension est importante, plus l'équipe dirigeante est submergée et moins elle parvient à maîtriser les coûts.

5. CONCLUSION

L'objet de cette série de quatre articles intitulée «Les coûts de production » est d'introduire les concepts fondamentaux pour comprendre comment les entreprises décident de leur production. On a vu ce que les économistes entendent par « coûts » et comment ces coûts varient avec le niveau de production de l'entreprise.

Certes, les courbes de coûts ne suffisent pas, à elles seules, pour nous renseigner sur toutes les décisions de l'entreprise. Mais il est aussi vrai qu’elles constituent un élément essentiel de la prise de décision.


Publié dans Economie

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Je vous souhaite la bienvenue dans Parlons franchement. Conformément à la philosophie de cette communauté, vous avez carte blanche pour les articles que vous souhaiterez y publier.<br /> Bonne soirée.
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